Le berger

Il y a des jours ou prendre le clavier et écrire se traduit par une libération des mots (“des maux intérieurs”). C'est en partageant mon auto naissance au genre masculin défini par mes propres mots que je peux exister en étant fier d'être un homme libéré du fardeau du genre auquel j'appartiens. C'est en vous partageant cette éclosion personnelle que je vous partage mon authenticité c'est à dire ma fragilité et mon humanité les deux mots sont tellement proches. C'est en se forgeant ses propres devises (et en acceptant de les remettre en cause au besoin) que l'on tient debout dans ce monde avec comme seul juge : “soi-même !”.

Le Genre : Un fardeau Culturel ou Pas ? Le meilleur comme pire. La paix comme la guerre. Le bonheur comme la souffrance. La force comme la fragilité, L'effet mère comme le père manent, Le respect comme le viol, le traumatisme comme la sublimation ! la mort comme la vie ! le deuil comme la renaissance ! Nous sommes imprégnés des opposés, autant que nous pouvons vivre l'unité. Nous sommes pilonnés de traumatisme personnel, familiaux, de lignée, de patrie, de société, d'humanité. Autant que nous pouvons être touché par la générosité, la grâce, la beauté, la nature, l'élan du cœur, Dans ce chaos, s'aimer jusqu'à quel point ? Il est toujours plus facile de s'aimer quand tout va bien, que dans la souffrance, non je vais parler avec “Je”. Quand tout semble bien aller, je ne me pose pas la question, est ce que je m'aime, car dans ces moments-là, j'ai plutôt envie de partager ma joie. de vivre la porte du cœur en grand, d'embraser le tout, d'aimer le monde et de le proclamer. je peux aimer : généreusement, tendrement, avec l'écoute du moment présent comme infini, Faisant abstraction de mes besoins, dans un état de conscience unifiée Ou comme par magie mes besoins n'existent plus, ou mes besoins sont limités à leur plus petite expression de légèreté. Ce génial état se fait par moment rattraper par le quotidien, me plongeant alors le nez dans la blessure, l'incompréhension, la séparation, donnant à l'unité un côté éphémère. Pourtant cet état d'unité je le désire plus permanent qu'éphémère, et c'est ce désir qui me mine quand je tombe le nez dans mes incohérences. Car la séparation, l'incompréhension, la blessure existe en moi. Les graines sont en moi et il suffit d'un peu d'eau de larme pour les voir revivre en mon fort intérieur. Un peu de fragilité, de sensibilité mal interprétée, pour me retrouver comme dévasté intérieurement. Gustave Flaubert disait : _ « Je suis doué d'une sensibilité absurde, ce qui érafle les autres me déchire ! » je ne peux comparer ma sensibilité à celle de Flaubert, par contre ce que je prend pour ligne de mire, c'est de prendre soin de cette sensibilité. De l'accroitre, et si je suis emporté par l'émotion qu'elle suscite c'est pour savoir de quel bois je suis fait. Lever le voile sur les traumatismes en moi, Chérir ses graines d'apparentes souffrances, qui ne demande qu'un peu d'eau de larme pour être sublimé : en un être unifié plus global. La sensibilité “absurde” rend le monde meilleur si elle est constructive, sublimatoire, inspirante de signaux faibles. Par contre elle nécessite d'accepter de voir la souffrance, la misère, la noirceur en soi sans se voiler la face et de l'accueillir pour sublimer l'ensemble. Dans les blessures en cours d’introspection il y a mon genre qui s'impose comme le nez au milieu de la figure : Naître mâle et être mal. ou Être mâle et naître mal. De ma naissance, l'attente paternelle d’une fille et un prénom mixte comme héritage, sans compter la souffrance du forceps, liée à un accouchement retardé à l'hôpital pour préserver le sacrosaint dimanche comme jour de repos et non de travail. De mon enfance, j'ai le souvenir d'apprécier en premier lieu, les animaux, la nature, les histoires associées à ces mondes de nature que je pouvais trouver auprès des générations ayant vécu, grand mère, grand père, mes arrières grand mères. De mon adolescence, ne pas me sentir en osmose avec les préoccupations des jeunes de mon âges, avoir plus d'affinité avec la sensibilité des filles et fuir tout acte de domination par la force des garçons, ma vie intérieure comme phare. Pré-adolescent ; de me faire épiler pour garder un visage et un torse juvénile. (retarder le passage à l'âge adulte en tant qu'homme) Aimer la sensibilité féminine, le féminin sacré, la capacité d'enfanter. Ne rien comprendre à l'attirance de certain pour la violence, la guerre , la haine. Vouloir vivre dans un monde taxé par certain de bisounours. Comprendre avec le temps la pression sociale d'une société patriarcale aux racines romaines et multi religieuses devenue quasi mondiale.

Vouloir se révolter contre ce monde de violence, en ayant comme seul arme : son cœur.

S'indigner des abus machistes, sexiste, violeur, de ceux qui prennent comme si tout leur était dû. Vouloir se révolter contre ce monde d'abus, en ayant comme seule arme : la douceur.

S'indigner d'une éducation dévastatrice de talent prônant l'uniformité des normes de mouton, l'absence de sensibilité, le cloisonnement, la domination, la compétition. Vouloir se révolter contre ce monde de norme, en ayant comme seule arme : la tolérance.

S'indigner contre les monopoles, le pouvoir concentré, la bêtise humaine à forte présence de testostérone, Vouloir se révolter contre ce monde de Mâle en quête de pouvoir, en ayant comme seule arme : la sensibilité.

Cœur, douceur, tolérance, sensibilité sont pourtant bien utile pour choyer et viser l'unité, Cœur, douceur, tolérance, sensibilité paraissent bien dérisoire contre tous ces maux. Naitre dans un corps de Mâle avec une vision du monde comme celle-là crée le grand écart.

M'aimer profondément pour mon genre reste une gageure. M'aimer profondément pour mon genre semble impossible. M'aimer profondément pour mon genre se doit d'être hors des normes. M'aimer profondément pour mon genre et comme un cri intérieur de révolte M'aimer profondément pour mon genre me met en colère noire intérieure

Comment aimer ce genre qui représente autant d'exaltation. Comment aimer ce genre quand le regard des femmes traduit leur peur de l'homme. Comment aimer ce genre quand le récit des femmes raconte leur viol. Comment aimer ce genre quand entre homme la violence et la domination règnent.

Pourtant comme le printemps provoque la naissance du renouveau de la nature, une force en moi cherche à s'immiscer pour me cueillir : (mes devises) _ Prendre soin de soi et aimer plus que de raison, avec le cœur, quoi qu'il advienne. _ Prendre soin de soi et aimer plus que de raison, avec douceur, quoi qu'il en soit. _ Prendre soin de soi et aimer plus que de raison, avec tolérance, quoi qu'il soit dit. _ Prendre soin de soi et aimer plus que de raison, avec sensibilité, quoi qu'il en coûte.